mardi 14 avril 2015

Pourquoi accepter de payer les gabegies de Radio France ?


Tous les citoyens qui paient la fameuse « redevance » audiovisuelle (Contribution à l’audiovisuel public) paient aussi l’épouvantable gaspillage dont les diverses directions de Radio France sont responsables.

- Le chantier de soi-disant « réhabilitation » de la maison de Radio France a déjà couté 584 millions d’euros (à fin 2014).
Combien de millions allons-nous encore devoir payer avec de l’argent public pour des travaux mal exécutés, défaits et refaits sans cesse ?

-  Trouvez-vous normal que la plupart des contrats (et surtout leurs montants) passés par Radio France avec des entreprises privées ne soient pas consultables et restent secrets ?

-  Tous les collaborateurs de Radio France ne sont pas des privilégiés.
Radio France est une entreprise de droit privé avec une mission de service public.
·        plus de 20 % de ses effectifs (dont CEUX QUE VOUS ENTENDEZ À L’ANTENNE) sont des Précaires en CDD dits « d’Usage Constant » ce qui est une pratique parfaitement illégale.
·        le salaire médian y est inférieur à 2500 euros brut.
·        nombre de ses personnels, de par leur statut (CDD, cachetiers, …) gagnent moins que le SMIC.

-   Par contre, vous auriez parfaitement raison de vous insurger, comme nous, sur le fait que :
L’entreprise compte 198 cadres de Direction (!) dont la masse salariale est supérieure à 50 millions d’euros (sur un total de 390 millions) !

- Quant à la progression de carrière, elle est fulgurante pour certains (ces fameux cadres de Direction notamment) mais stagnante pour la plupart.

Nous nous battons pour que cesse cette gabegie ET SURTOUT pour que les gens qui font la radio ne soient pas ceux qui paient ces errements par des suppressions d’emploi.




COMME VOUS, NOUS SOMMES DES CONTRIBUABLES

NOUS AVONS UNE MISSION DE SERVICE PUBLIC
NOUS SOMMES DONC AU SERVICE DU BIEN COMMUN.


Madame Grève

Madame grève,
Quelle belle allure tu as, tu es si belle dans ta mobilisation. 
Madame grève tu nous permets de rencontrer d'incroyables personnes, de rassembler, de chanter, de créer, d'exprimer, d'organiser, de lutter.
Depuis 27 jours Madame grève tu suis nos jours et nos nuits, tu t'insinues partout, tu nous faits nous démultiplier dans les rêves, tu nous agaces aussi parfois, mais tu es là Madame grève, tu es là et tu tiens.
Ce matin il y a quelque chose d'un fond de teint mal mis, du rimmel qui dégouline, d'une larme qui glisse discrètement sur la joue.
Un vent me parvient il est encore léger, mais je le sens enfler, une neige tomber, une valse s'arrêter brusquement.
Madame grève, j'ai mal au coeur de toi. 
Tu inquiètes ce matin le pavé. Tu es fatiguée Madame. Tu voudrais qu'on te laisse, comme on laisserait un amoureux qui nous demanderait à l'oreille d'arrêter de le coller, que nous en demandons trop, que nous sommes trop exigeantes quant à l'avenir, trop pressantes de questions. Tu nous dis que nous ne nous satisfaisons pas de ce qui est proposé.
Madame grève, je voudrais te dire, que oui je ne peux en rester là, en effet j'espère encore beaucoup de propositions, de changements, j'espère beaucoup de ta force, et je ne peux me contenter d'un intermédiaire qui propose du rabais, du petit, du restreint, du recul, du langage mâchouillé dans les écoles hautes, dans les sphères privées d'entreprises qui ne font que du chiffre et qui tue petit à petit le nous. Madame grève j'ai toujours eu du mal à compter, mais je sais le nombre rassembler d'humains qui font la puissance du nous, ça je le sais, je l'ai toujours su Madame grève, je sais qu'en battant la campagne, qu'en produisant du vivant, je sais que si tu continues de croire en nous, tu verras Madame grève ce que l'on peut obtenir, et même inscrire notre voie, nos voix. Parce que Madame on nous regarde, 
Madame grève nous sommes le service public, Madame, le service public, et ce que tu casseras en arrêtant, ne pourra jamais revenir.
Madame grève, je te luttes, nous te luttons, nous te prenons en face à face et nous te demandons, de ne pas partir comme cela, de ne pas baisser les bras, de ne pas accepter les petits arrangements que l'on te propose.
Madame grève, nous sommes les plus forts.

Je t'embrasse Madame grève.

Le Meilleur des Ondes

lundi 13 avril 2015

Remarques générales sur le « projet stratégique » de Mathieu Gallet

Préambule

D’une manière générale, les salariés de RF ont subi, depuis des années, une dégradation de leurs conditions de travail et un dialogue social de plus en plus inexistant (mépris des organisations syndicales, impossibilité de négocier, harcèlement, autocratisme, manipulations, etc.) qui ont abouti, au fil du temps, à une situation explosive. La grève de 2015 aurait pu être l’occasion pour la Direction de manifester une ouverture en matière sociale et c’est l’inverse qui s’est produit. La durée de la grève, ainsi que l’exécrable qualité des relations humaines dans les négociations ont rendu, chaque jour, de plus en plus impensable la reprise d’un dialogue social serein. Or le projet de Mathieu Gallet énonce lui-même (et à juste titre) que les transformations qu’il propose « supposeront un dialogue social renouvelé » et que pour y parvenir « une mobilisation de l’entreprise dans son ensemble » sera nécessaire.

La conséquence à tirer d’une situation aussi bloquée et contradictoire c’est l’annulation pure et simple du projet Gallet, dans l’ouverture d’une large consultation des élus et du personnel en lieu et place d’un nouvel audit privé bidon réalisé par des personnes extérieures n’ayant aucune connaissance de l’entreprise, de ses métiers et de son histoire, ni aucune idée des solutions concrètes de mise en place et d’exécution des mesures préconisées. Pour rappel, une motion de défiance et la demande d’un médiateur a été déposée par les organisations syndicales, ce qui acte la rupture complète du dialogue social avec l’actuelle présidence, l’actuelle DRH et bon nombre d’autres Directions de l’entreprise. Les conditions de mise en oeuvre du « Plan Gallet » ou d’un quelconque projet d’entreprise qui en serait issu ne sont donc actuellement pas réunies, et à plus d’un titre… 

Par ailleurs, ce projet ne comporte aucune donnée chiffrée sérieuse qui permettrait le débat; nous ne pouvons donc le considérer comme un projet stratégique digne de ce nom. Par comparaison, le projet de restructuration 2011-2016 de la BBC comporte une centaine de pages, sans langue de bois, avec des données d’organisation documentées, des données économiques détaillées et des options chiffrées pour chaque proposition. Nous sommes, dans cet exemple de la BBC, bien loin de l’esquisse de feuille de route proposée aujourd’hui par Mathieu Gallet.


Lecture critique de quelques éléments du « Plan Gallet »

Quoi qu’il en soit, il est néanmoins possible de faire une lecture critique du « Plan Gallet ».

Il s’agit d’un plan qui trace avant tout les grandes lignes idéologiques de la politique de la direction de Radio France, sans en passer par un bilan sérieux des acquis (aucune étude sérieuse n’est adossée au plan) ni aucun chiffrage de sa mise en oeuvre. Ce plan s’inspire d’un audit réalisé par un Cabinet externe, sans expérience de la radio, il se contente d’en reprendre les conclusions générales et de l’accompagner de quelques principes généraux de management dépassés – management d’autorité tablant sur la vitesse, la verticalisation et faisant l’impasse sur la concertation avec le personnel (on sait pourtant que ce type d’approche est inefficace et socialement destructrice). Ce plan, de surcroît, fait l’impasse sur deux questions cruciales pour l’entreprise, questions d’ailleurs pointées par le ministère de tutelle : la nécessaire réduction des inégalités sociales (inflation du salaire des cadres et donc de la fourchette des salaires) et celle de la précarisation (recours croissant à l’intermittence et aux CDD, avec de nombreuses situations d’illégalité manifeste).


Le numérique

Dans ses grandes lignes, le « passage à l’ère numérique » n’est en fait décrit dans le projet que comme la continuité de la politique pratiquée depuis déjà quelques années par la DNM avec un minimum de moyens et qui a été réalisée en prélevant 150 emplois sur l’ensemble de RF, prélèvement qui a contribué à dégrader les conditions de travail des services amputés. Donc la question du financement de ce « passage à l’ère numérique » se pose à deux niveaux : quid du coût direct de la poursuite de la numérisation, quid du fonctionnement des services amputés. Sachant que « passage au numérique » signifie développement de nouveaux supports (qui ne s’improvisent pas) et que s’il faut amputer la production pour passer à « l’ère numérique » on remplira les tuyaux tout neufs avec des contenus appauvris.


Les antennes

Concernant les antennes, la Cour des comptes a signalé elle-même la grande qualité des contenus et leur diversité actuelle. Et si France-Musique ou le Mouv’ accusent des baisses d’audience, les diverses réformes à la va-vite déjà effectuées n’ont fait qu’aggraver une situation difficile depuis longtemps, sans parler des conséquences matérielles et psychiques de ces réformes sur les salariés travaillant au sein de ces Chaînes. Inutile et passablement dangereux donc de rajouter une Xème réforme flash qui ne pourrait que conduire à leur destruction. 

S’agissant spécifiquement de France Musique, la présentation du projet est indigne. L’analyse musicale est reléguée sur le Web et l’antenne s’apparente à un flux continu et invertébré de musique « classique » et de jazz, prélude à sa disparition pure et simple. Aucune vision culturelle, historique ou esthétique des missions de la Chaîne n’apparaît dans le projet. 

Même remarque générale concernant le réseau « Bleu » qui subit des réformes, ouvertures/fermetures de stations, redéploiements, etc. depuis fort longtemps (à commencer par le rattachement des stations régionales à RF en 1982, stations qui ont vu leurs moyens se dégrader progressivement, puis être redéployées : éternellement la même politique débouchant systématiquement sur une nième réforme). Le plan ne prend nullement en compte l’histoire pour penser l’avenir. Il perpétue la politique de table rase qui fait l’impasse sur les salariés, leur relation de long cours avec l’entreprise et leur engagement (à ce titre, comme on a pu le remarquer lors de la grève, Radio France est une entreprise à laquelle ses salariés sont très attachés, on vient traditionnellement par choix et par passion travailler à Radio-France, c’est une donnée centrale qui, si elle est ignorée par une Direction coupée de sa base, ne peut que conduire à l’échec). Il convient donc de penser la réforme du réseau Bleu en faisant un bilan des différentes réformes précédentes, en évaluant leurs échecs et succès avant de prendre des décisions hâtives.

La même remarque vaut pour le réseau FIP qui a subi tout au long de son existence réouvertures et fermetures et régulièrement la menace de suppression pure et simple de son réseau.


L’encadrement

Concernant la mobilisation de l’entreprise et de la « construction d’une communauté de cadres portant les objectifs stratégiques et participant à la mise en oeuvre des réformes », notons que la Cour des comptes publie un tableau mettant en évidence la prolifération aberrante du nombre de cadres dans la maison : + de 58% en 10 ans, ce qui évidemment a lourdement impacté l’augmentation de la masse salariale pointée par le Ministère. Il semble donc exclu d’embaucher de nouveaux cadres, avec 1 cadre pour 22 salariés Radio-France est déjà plus qu’encadrée. Quant à la mobilisation actuelle des hauts cadres, cette grève en a donné un aperçu édifiant : Directrice Générale, Directeur de la Musique et Directrice des Personnels de Production en arrêt maladie (liste non exhaustive), ce pendant la plus longue grève de l’histoire de Radio France. La Direction n’ignore pas que les arrêts maladie sont un indicateur essentiel de la bonne ou mauvaise santé d’une entreprise. Autant de hauts cadres simultanément malades, c’est une première significative.


Le « Public »

L’un des points les plus centraux de ce projet est l’ouverture de la radio à « un plus large public », ouverture physique de la Maison de la radio et ouverture médiatique en termes d’audience. Cette ouverture préconisée « sera fortement orientée vers les nouvelles générations ». Là aussi aucun bilan n’est fourni : depuis 20 ans nous assistons à la suppression systématique des émissions spécifiques à destination du jeune public. Ce plan ne propose pas de les rétablir, mais se focalise sur des ateliers, des manifestations ou du détournement de programmes courants pour satisfaire aux sujets du Bac. Alors qu’il conviendrait de relancer une production spécifique, pas seulement littéraire et académique, qui couvrirait toutes les tranches d’âge de la jeunesse, production autrefois existante qui a été détruite et qu’il faudrait repenser et développer, le plan se contente de tentatives misérables d’ouvrir la radio aux scolaires en organisant des ateliers à bas prix, en ne dotant pas ce secteur des rapports avec le jeune public et avec l’éducation nationale de moyens spécifiques, en omettant de se concerter avec les compétences internes à ce sujet, à l’instar de l’exemple très parlant des « ateliers bruitage »... sans bruiteurs (!).

Oui, il faut construire une politique d’ouverture au jeune public, tant en matière de création, de production que de diffusion et il faut pour cela se doter de moyens adéquats et suffisants (là comme ailleurs, aucune embauche prévue dans le cadre des 50 nouveaux emplois…) et être innovants, c’est-à-dire ne pas copier les radios privées, mais les devancer. Il existe à l’intérieur de la Maison des secteurs qui effectuent ce travail depuis des années, notamment au sein des programmes pédagogiques des orchestres et au sein du service des Fictions (avec un capital d’expérience encore vivant malgré l’éviction des émissions pour les enfants depuis plusieurs années). Il conviendrait de travailler avec eux et se servir de ces expériences, de ces réseaux et de ces compétentes pour aller de l’avant. 


La « réhabilitation »

Concernant les travaux, pièce pourtant maîtresse des conditions de possibilité du projet de Mathieu Gallet, seul un petit paragraphe aborde la question. En résumé il y est dit qu’il faut finir les travaux en 2018, élaborer un plan de financement pérenne (pas de proposition, ni de chiffrage à ce stade), mettre en place un programme d’investissement courant pour l’entretien du bâtiment dans la durée (un truisme). Rien sur l’état actuel des travaux, aucun bilan, aucune analyse concernant leur dérive financière catastrophique, aucune expertise sur les responsabilités de ce scandale. Rien non plus sur un moratoire qui permettrait de faire le bilan et de proposer des solutions architecturales et financières acceptables pour leur finalisation en tenant compte (comme le dit le texte) « des enjeux sociaux du chantier et ses impacts sur les conditions de production et de travail des salariés ». Et pourtant la question du chantier et de sa poursuite est primordiale : ce chantier a déjà eu des effets désastreux sur la production, sur la santé et le moral des salariés et sa poursuite paralyserait tout le secteur si des solutions de remplacement studio par studio, cellule de production par cellule de production n’étaient pas pensées, programmées et actées. Rien non plus là-dessus dans le projet. 


Les studios « moyens »

Un (deuxième) paragraphe concernant un projet de travaux affectant les studios dits « moyens » est, lui, proprement stupéfiant: il ajoute aux prévisions de chantier déjà existantes et mises en cause pour leur conception et leur coût pharaoniques un chantier supplémentaire inutile, voire dangereux (amiante dont l’expertise initiale avait conclu qu’elle était inerte et confinée), dont il faudra trouver le budget (par l’emprunt ?), alors qu’il s’agit à présent d’endiguer l’inflation financière de ces travaux. En effet, ces studios moyens, remarquablement conçus fin des années 50, d’une part pour l’enregistrement d’une grande partie des productions musicales radiophoniques (avec et sans public), d’autre part pour l’enregistrement de fictions radiophoniques, et dont personne ne songe à contester la grande qualité acoustique et fonctionnelle, ne nécessitent à l’évidence qu’une remise à niveau (pour les équipements techniques) et quelques interventions ou améliorations ponctuelles. Or, ce qui est programmé c’est leur démantèlement pur et simple via le détournement de leur fonctionnalité première, à savoir la production radiophonique d’enregistrements de musiques et de fictions.

L’enjeu est énorme. Ces studios, parfaitement insonorisés et protégés des nuisances sonores externes, sont construits comme une « boîte dans la boîte », les restructurer reviendrait à casser leur structure d’insonorisation très efficace et inscrite dans la conception même du bâtiment. Leurs performances acoustiques ont d’ailleurs déjà été mises à mal par le comblement des interstices qui les séparent les uns des autres par des gravats issus du chantier, à l’initiative récente d’un responsable ignare. Selon le rapport initial qui a présidé à cette « réhabilitation », décidément bien destructrice, l’amiante qu’ils contiennent est inerte, étant enserrée entre des couches de béton, y toucher reviendrait donc à devoir procéder à un désamiantage inutile en termes de santé des personnels et totalement dispendieux à l’heure actuelle. De fait, sous un langage subtilement ambigu nous comprenons qu’il s’agit de récupérer « des espaces » (et donc de réduire l’espace propre à la production en studio) en vue d’une commercialisation des dits espaces (location au privé). C’est ce que signifie cette formulation du projet stratégique : « [une étude] portant sur la destination des autres espaces disponibles et le modèle économique de leur exploitation ». 

Par ailleurs, vu l’urgence d’achèvement du chantier, ces travaux seront programmés en parallèle des phases 3 et 4, si bien qu’il n’y aura plus aucun studio de production lourde disponible à partir de décembre 2015 et ce pour une durée indéterminée. Et donc, d’ores et déjà, plus de production de fictions (entre autres). Il faut arrêter immédiatement ce projet de refonte des studios moyens, absurde et coûteux (nouvel appel à des cabinets d’études extérieurs et d’architecture en urgence avec toutes les conséquences habituelles attachées à la méthode).


La masse salariale

Concernant les efforts sur la masse salariale et le financement du programme, il conviendrait, comme signalé plus haut, de commencer par mettre un terme à l’engagement de hauts cadres dans l’entreprise, puis, à terme, de réduire leur nombre inflationniste et disproportionné (cf. le rapport de la Cour des comptes).

Les salariés, quant à eux, ne sont pas prêts à porter davantage le poids des dérives des Directions successives, en particulier la dérive des travaux. Là aussi ce sont aux responsables de payer, encore faudrait-il faire rechercher ces responsabilités, internes et externes, par une expertise indépendante.

Quant aux créations de postes, il conviendrait de lister les nécessités réelles en privilégiant le recrutement en interne : il y a de la part de la Direction depuis trop d’années un dénigrement systématique des compétences internes qui entretient un climat de plus en plus malsain alors que l’entreprise regorge de personnels compétents. Notons que sur les 50 créations de postes préconisées aucune ne concerne une activité de production radiophonique, ce qui est symptomatique de ce projet. Il serait nécessaire d’éclaircir en quoi des postes de « production scénique » sont actuellement indispensables, des postes supplémentaires de marketing et, bien entendu, il serait nécessaire de fournir des chiffres, là encore. De même pour ce qui concerne les suppressions de postes : il conviendrait de détailler leur répartition par secteur (administration, information, production, autres) et de chiffrer cette répartition en pourcentages.


Conclusion

La transparence devrait être le maître mot de ce projet, à commencer par lui-même. Une fois élaboré, clarifié, quantifié et approuvé, il serait judicieux de le publier sur le site de Radio France, à l’attention du personnel et du public, le rendant ainsi accessible aux contribuables.

Ce projet ne peut être ni débattu, ni a fortiori approuvé en l’état car il se contente de généralités idéologiques et de propositions floues non chiffrées, il ne s’agit pas même d’orientations.

Un projet digne de ce nom nécessite un minimum de travail en profondeur : raisons, perspectives et données chiffrées à l’appui. Ce travail est actuellement impensable à réaliser avec les personnels de Radio France en raison de l’état infiniment dégradé du dialogue social et, même en cas de reprise du dialogue, impensable à imaginer à partir de ce texte beaucoup trop faible et par trop biaisé dans ses formulations. 

dimanche 12 avril 2015

samedi 11 avril 2015

Article : Créativité radiophonique inaudible

Retour sur l’Atelier de Création sonore radiophonique à Bruxelles.

L’ACSR est une structure d’accueil qui lutte pour la protection de la création radiophonique. Cette association a été créée en 1996 lorsque la RTBF n’offrait plus de création radiophonique à ses auditeurs. Les gens de la radio et quelques jeunes initiés souhaitaient renouveler le genre et la forme radiophoniques. Le but est de développer un espace de réflexion et d’accompagnement pour les auteurs et réalisateurs.

Margaux Delevaux revient sur le lien de la grève à Radio France et de la création radiophonique en Belgique.

L'article sur Libre.be à lire ICI


vendredi 10 avril 2015

Triste anniversaire aujourd'hui pour Radio-Canada

Les Amis de Radio Canada ont posté sur leur page :

"1300 postes perdus à Radio-Canada depuis le 10 avril 2014. Triste anniversaire. Aujourd'hui tous les employés de Radio-Canada que cette situation dramatique touche s'habillent en noir d'un bout à l'autre du pays."

Une occasion pour revenir sur la situation de Radio Canada avec quelques liens :

Les amis de Radio Canada


Les amis de Radio Canada sur Facebook

Un article de Christophe Rodriguez "Radio-Canada : de mal en pis" à lire ICI




Deux documents sur Radio-Canada dont la maison est en voie de privatisation, tout simplement :




Ensemble Sauvons Radio Canada



Revue de presse : Les systèmes d'audiovisuels publics

Au moment où à Radio France, Dominique-Jean Chertier, a été choisi comme médiateur pour trouver une issue à la situation de blocage à Radio France, Le Meilleur des Ondes revient sur les systèmes d'audiovisuels publics dans le monde.

Dans Le Monde Diplomatique, vous trouvez plusieurs articles :

Mai 2014, par Daniel Mermet: Rapprocher le micro de la fenêtre 
Juillet 2013, par Marie Bénilde sur les Blogs du Diplo : Les admirateurs du coup de force Grec
Juillet 2008, par Jean-Claude Sergent : Qui veut en finir avec le modèle de la BBC?

Sur Mediapart :

4 avril 2015, par Dan Israel : Le Conflit à Radio France est dans l'impasse
3 avril 2015, par Jean-Pierre Thibaudat : La Cour des Comptes veut étouffer la Cour des contes
1 avril 2015, par Hubert Huertas : Radio France: Une crise très politique 


Dessin. Paul Calvet






jeudi 9 avril 2015

Article : Mathieu Gallet devrait réfléchir à deux fois avant d'abîmer France Musique

Un article dans Le Monde d'Alain Lompech à lire ICI

Alain Lompech est critique musical, ancien journaliste au Monde, ancien producteur et conseiller aux p
rogrammes de France Musique 






mercredi 8 avril 2015

Le Chantier de la Maison de la radio, histoire d'un dérapage non controlé

Mathieu Gallet a présenté le mercredi 8 avril 2015 en comité central d'entreprise extraordinaire son plan stratégique, avec plusieurs mesures d'économies visant à redresser les comptes de Radio France. Entamé depuis plus de dix ans, le plan de rénovation de la Maison ronde pèse lourd dans ses difficultés actuelles.


Le reportage "No Man's Land ou une déambulation entre travaux et déménagement"  à écouter sur la radio du Meillleur des Ondes




Dans Les échosValerie De Senneville revient sur l'histoire du chantier. Son article à lire ICI



Emission France Culture : A quoi sert Radio France ?

"Après plus de trois semaines de grève dans l'ensemble du groupe, et sans issue visible, quatre parlementaires spécialistes de l'audiovisuel débattent de la radio publique."

Du Grain à moudre
Par Hervé Gardette à écouter ICI




Invités:
Marie-George Buffet, députée PCF de Seine St Denis, vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation
Martine Martinel, députée de la 4e circonscription de Haute-Garonne (PS)
Franck Riester, député UMP de Seine-et-Marne et maire de Coulommiers
Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication


Sur la même page retrouvez aussi le bonus de Nicolas Ignatiew :

"Dans Eloge de la dépense, le corps politique comme métaphore, paru aux éditions Sens&Tonka, Frédéric Spinhirny nous propose une réflexion philosophique sur la notion de dépense. Il explique comment cette notion, de plus en plus proscrite dans notre société gestionnaire, est pourtant fondamentale au développement de l’individu."



Tous les liens utiles sur France Culture pour comprendre les enjeux : Grève à Radio France : l'impasse

mardi 7 avril 2015

Les surnuméraires

Notre société se comporte comme s'il y avait « des humains en trop », des surnuméraires
Nous, les surnuméraires en lutte, nous nous adressons aux autres surnuméraires, ceux qui le sont déjà, ou ceux qui sont en voie de le devenir.
Nous vous parlons. Nous sommes peut-être votre miroir. 
Parmi nous, bien sûr, il y a des différences. Nous sommes nombreux. Il y a des contradictions, des désaccords. On voudrait nous opposer, peut-être même nous opposer à vous, les autres surnuméraires.

Aujourd'hui, nous sommes tous face à un choix de société, non pas face à un choix abstrait, lointain, mais face à un choix qui implique la façon dont nous allons continuer à vivre très concrètement. Nous ne parlons pas de sociétés idéales, ou de modèles politiques à suivre, mais de formes concrètes de vie, dans le seul monde possible qui est celui-ci. 

Nous ne voulons pas que la vie ait comme sens unique celui de l'utilitarisme. Celui où tout sert à quelque chose, où il y a toujours un but, une fonction pré-établie, où il ne reste plus de temps pour réfléchir, pour questionner... nous sombrons alors dans la société de l'urgence, de toutes les urgences. 
Et l'urgence est la meilleure façon de discipliner les gens. « Nous sommes d'accord, disent les maîtres, bien sûr, mais plus tard, plus tard... » 
C'est plus tard pour la vie. 
C'est plus tard pour la dignité. 
C'est toujours plus tard pour la solidarité. 

Les maîtres ne se trompent pas. Notre choix de vie implique un choix de société : celle qui ne veut pas seulement éduquer utile, penser utile, armer les enfants pour l'avenir, gérer efficace, aller vite, produire plus. Une société où la pensée, la poésie, la philosophie, la rêverie ne sont pas considérées comme hors programme. Où la notion de gratuité du temps, de l'échange sont à nouveau une évidence. 

Nous sommes ceux qui rappelons une chose très simple à la société : nous ne savons pas pourquoi nous nous levons le matin, pourquoi nous aimons, pourquoi... nous vivons. 

Attention, ils nous désignent comme des surnuméraires, et pour beaucoup de gens, tomber sous cette désignation-là, revient aujourd'hui à une condamnation grave : chômage, arrêt de soins, fin de droits, expulsion, isolement, mort. Alors, plutôt que d'essayer de nier, nous disons, oui nous sommes des surnuméraires, mais seulement dans VOTRE modèle de société et même si votre modèle est aujourd'hui dominant, la vie, elle, continue, à travers la création, la solidarité, la pensée, la résistance. Parce que le « trop » fait encore partie de ce monde. 

Texte anonyme

lundi 6 avril 2015

20ème JOUR DE GREVE A RADIO FRANCE

Salariés et auditeurs de Radio France ensemble pour défendre un service public de qualité !

NEGOCIATIONS BLOQUEES 
MEDIATION TOUJOURS EXIGEE

Mardi 7 avril 2015 : 

- 10 h 00 : Assemblée Générale studio 105

- 14 h 00 : Départ du cortège pour le dépôt de la motion de défiance envers Mathieu Gallet au CSA (Tour Mirabeau, 39/43 Quai André Citroën, Paris 15e )

- 17 h 00 : Rassemblement des auditeurs et des salariés au Ministère de la Culture, au Palais Royal, pour la défense de la radio de service public. 


« Je m’ennuie à mort. Sans Radio France, mon cerveau dort » (une auditrice).

dimanche 5 avril 2015

La grève à Radio France est d'utilité publique

Par les grévistes de Radio France

Depuis dix-sept jours, à Radio France, les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Depuis dix-sept jours, les salariés en grève, qui échangent et se battent pour la défense de vos antennes, ont une douloureuse conscience de ce qui se joue pour l’avenir de la radio de service public. Mais cela fait bien plus de dix-sept jours que nous réclamons à notre PDG un vrai projet stratégique. Dix mois déjà que nous attendons des réponses, qu’on ne nous parle que de formats et non de contenus, de marques et non d’identité d’antennes, d’argent et non de richesses.

L’homme invisible de la Maison de la radio préfère courir les plateaux télé pour minorer honteusement le nombre de grévistes* et répéter en boucle que Radio France est le « problème ».

Une grande maison de l’artisanat

Non, nous ne sommes pas un problème mais une ressource, et donc une solution. Nous ne sommes pas un frein à la modernité mais au contraire, des acteurs de notre transformation, vigilants et éclairés. Contrairement aux clichés les plus faciles, nous ne sommes pas contre les réformes, nous réclamons une gestion honnête et efficace de notre entreprise.

Ce ne sont pas des mots en l’air : Radio France est une grande maison de l’artisanat. Nous fabriquons nous-mêmes chaque seconde que vous entendez sur les ondes. Avec un seul impératif : la qualité pour tous. La qualité du son, des paroles, des musiques, de l’information. Notre responsabilité est de préserver le vivre-ensemble plutôt que d’alimenter les peurs collectives. Nous résistons pour continuer à vous offrir ces documentaires, ces reportages long format, ces fictions, ces émissions accessibles mais qui ne cèdent pas à la facilité, ces programmes de proximité que vous n’entendez nulle part ailleurs. Nous luttons pour que nos orchestres restent dans la Maison pour y remplir leur mission de service public, car s’ils « prennent leur autonomie** », plus personne n’ira faire découvrir la musique classique dans les quartiers populaires, dans nos régions, à la rencontre de tous les publics. Tuer un orchestre, c’est comme brûler des livres.

Nous ne voulons pas réduire le reportage à des entretiens par téléphone faute de moyens, nous ne voulons pas que les radios locales fusionnent et ne puissent plus du tout s’adresser à leurs auditeurs les plus proches, nous ne voulons pas de la vedettisation de nos antennes, qui coûte cher en salaires tandis que l’enveloppe dédiée à la création et aux précaires ne cesse de maigrir.

Etre représentés par quelqu’un d’exemplaire


Radio France n’a pas pour vocation de faire du profit, mais doit gérer sainement ses finances, et cela en revanche, est de la responsabilité de nos dirigeants. Ceux qui s’engageront sur cette voie nous trouverons toujours à leurs côtés.

Or, Mathieu Gallet gaspille l’argent public pour son image et son confort personnel plutôt que de s’investir pour l’image de Radio France. Le CSA a peut-être été séduit par sa « modernité », nous sommes atterrés par sa désinvolture.

Nous découvrons chaque jour des révélations plus sidérantes les unes que les autres : ses bureaux, ses conseillers en communication, et maintenant son intention de vendre une partie des murs de la Maison de la radio. L’heure de la grande braderie aurait sonné.

Nous étions transparents, ce conflit a remis les salariés de Radio France au centre des décisions qui devront être prises.

Dans cette Maison chargée d’histoire, lieu de tant de découvertes, espace de liberté et de pensée, nous voulons au minimum être représentés par quelqu’un d’exemplaire. C’est le sens de notre motion de défiance. L’Etat doit nous dire clairement s’il veut faire vivre le service public de la radio avec des moyens à la hauteur de ses ambitions. Faute de preuve, nous considèrerons, et nos auditeurs avec, que ce gouvernement a décidé du contraire.



*Il faut le multiplier au moins par trois puisque nous fonctionnons 24h24 et qu’un tiers des salariés est présent au tableau de service au moment des pointages. Les producteurs (présentateurs de vos émissions) étant intermittents, ils ne sont pas comptabilisés dans le personnel. Les CDD, eux, sont comptabilisés d’office comme non-grévistes, alors que les directions leur demandent de remplacer les CDI grévistes. A titre informatif, 70 % de la rédaction de France Culture, 35 % de celle de France Info et entre 30 et 50 % de celle de France Inter, une grande partie des locales étaient en grève vendredi 3 avril.

**Citation de Mathieu Gallet le 20 mars en assemblée générale.


En savoir plus sur Le Monde

Extrait : Du Luxe et de l'Impuissance de Jean-Luc Lagarce


 Le droit à la parole

Et parfois, je me sens impuissant. Inutile, dans l'incapacité de tout, restant là à ne plus rien pouvoir faire, faire ou dire. Être aveugle et sourd et imbécile encore, silencieux de ma propre imbécillité. Attendre et subir mon impuissance. Être démuni et devoir renoncer. Être immobile dans l'incapacité de prendre la parole, de prolonger le discours, de répondre, de dire deux ou trois choses imaginées dans la solitude et qu'on pensait essentielles.

Et parfois, je me sens inutile devant le Monde.

Ce que dit la rumeur, l'arrogance omniprésente de la rumeur, ne pas le comprendre, ne pas le comprendre ou ne pas l'admettre, l'imaginer autrement, savoir qu'on doit, qu'il est de mon devoir – se dire ces mots-là : le devoir – savoir qu'il est de mon devoir de le dire d'une autre manière et ne cesser pourtant de buter contre ses reflets.

La force terrible du pouvoir, sa puissance cynique, son arrogance, son ricanement et la séduction tranquille dont il nous écrase, ne pas réussir à la dire, l'écrire, en montrer la simple et sourde violence.

Et tenter pourtant de saisir tout cela, de lutter contre mon inadmissible désir de renoncement, mon égoïsme, ma complaisance pour ma propre histoire, contre le confort désinvolte qui me guette, l'abandon parfois à la bonne conscience.

Dans ma propre impuissance, dans mon désarroi, chercher à me rassurer moi-même et aller, résister, aller au-devant des autres désarrois plus grands encore, plus douloureux, plus secrets, interdits, sans le droit à la parole. Prétendre à sa petite mission, l'exercice de ses droits, avoir un devoir, jouer son rôle. Se l'accorder. Être dans la Cité, être au milieu des autres, avoir le droit immense de pouvoir parler, être responsable de cet orgueil, être conscient de ma force. Ne pas craindre mon propre déséquilibre et mes hésitations.

Du Luxe et de l'impuissance, Jean-Luc Lagarce, 1995 (Les Solitaires Intempestifs)





Arnaud Contreras
Mars 2015

Analyse : "Eloge des syndicats" par Serge Halimi dans Le Monde Diplomatique


L'article dans Le Monde Diplomatique, écrit par Serge Halimi, en avril 2015 à lire ci dessous ou ICI

"Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI) est-elle passée à ce point inaperçue (1) ? En raison de ses conclusions ? Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment expliquent-elles ce lien « En réduisant l’influence des salariés sur les décisions des entreprises »,l’affaiblissement des syndicats a permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ».
Selon ces économistes du FMI, « une moitié environ » du creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc.) découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ? Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux, s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt serait de se montrer solidaires.
Or l’effacement du syndicalisme ne tient ni du hasard ni de la fatalité. En avril 1947, alors que l’Occident s’apprête à connaître trente ans de prospérité un peu mieux partagée, Friedrich Hayek, un penseur libéral qui a marqué son siècle, dresse déjà la feuille de route de ses amis politiques : « Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes. » Hayek prêche alors dans le désert, mais quelques décennies plus tard, grâce à l’intervention directe — et brutale — de deux de ses admirateurs, Ronald Reagan et Margaret Thatcher, lors de conflits du travail marquants (les contrôleurs aériens américains en 1981, les mineurs britanniques en 1984-1985), le « pouvoir syndical » a rendu l’âme. Entre 1979 et 1999, le nombre annuel de grèves impliquant au moins mille salariés passe aux Etats-Unis de deux cent trente-cinq à dix-sept, celui des jours de travail « perdus », de vingt millions à deux millions (2). Et la part du salaire dans le revenu national recule... En 2007, sitôt élu président de la République, M. Nicolas Sarkozy fait à son tour voter une loi restreignant le droit de grève dans les services publics. L’année suivante, il pavoise tel un gamin hilare : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. »
En bonne logique, l’étude du FMI aurait dû insister sur l’urgence sociale et politique de renforcer les organisations de salariés. Elle estime plutôt qu’« il reste à déterminer si l’accroissement des inégalités dû à l’affaiblissement des syndicats est bon ou mauvais pour la société »... Ceux qui ont déjà une petite idée de la réponse en tireront sans effort la conclusion qui s’impose."
Serge Halimi
(1) Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron, « Le pouvoir et le peuple » (PDF), Finances & Développement, Washington, DC, mars 2015.
(2) George Melloan, « Whatever happened to the labor movement ? », The Wall Street Journal, New York, 4 septembre 2001.

samedi 4 avril 2015

Belle rencontre avec les auditeurs

Une très belle rencontre avec les auditeurs a lieu jusqu'à 19 heures au Grand Parquet à Paris.
35 rue d'Aubervilliers - Métro Stalingrad ou Riquet.
Échanges passionnant avec des auditeurs passionnés.

Non Négociations ce jour

Après que la ministre de la culture ait enjoint le PDG de Radio France de négocier, l'intersyndicale n'a eu qu'une déclaration de messieurs Mettot et Delpech, respectivement Directeur Général Adjoint chargé des Ressources Humaines et Directeur délégué au Dialogue Social.
Pas de Mathieu Gallet en vue ni de projet...


Update : Nouvelle délégation de la direction à 17 h 15 mais bien évidemment sans Mathieu Gallet. Sont présents en plus Maïa Wirgin, Directrice de cabinet de Mathieu Gallet et Frédéric Schlesinger, Directeur Général Délégué aux Antennes et aux Programmes.
Est apporté le projet de Mathieu Gallet avant intégration des éléments du ministère de la Culture, mais toujours les mêmes propositions sur les préavis. L'intersyndicale le fait remarquer en reprécisant les attentes des salariés. Nouvelle suspension de séance à 17 h 40 après un discours creux plein de généralités de Frédéric Schlesinger.

18 h 30 : Nouveau texte de négociation transmis par la direction. Et là... C'est le drame ! Deux ou trois mots de changés, comme à leur habitude. Nada, Zip, Peau de balle et balai de crin. La direction se fout de la gueule des salariés.
Il y a plus que jamais besoin d'une mediation, la Direction n'est plus crédible.

PESTO n°1005 - Avril 2015

Un "pesto" est une parodie de "texto", l'organe central de la direction de Radio France en matière de communication interne.

Et nous on peste !





Radio Fanch : Oh temps suspend ton vol...

Merci encore une fois pour cette très belle parole...

"Oh temps suspend ton vol..." : Une des très belles pages de Radio Fanch à lire ICI 

Sans hésiter, allez parcourir les autres pages de Radio Fanch !



jeudi 2 avril 2015

En raison d'un mouvement social...MegaCombi sur Arte Radio

Ecouter

"Le rapport de la cour des Comptes est tombé : Radio Canut qui s'apprête à lancer un investissement immobilier (et qui attend toujours vos dons pour ça, rancard sur le site de la radio), doit faire de nouvelles économies. Face aux préconisations, l'équipe est divisée: Faire grève ou pas ?

- Mathieu Gallet en AG (mix by combi) 
- Avec les salariés de Radio France en lutte (reportage by combi) 
- Les dernières nouvelles non parvenus (Journal by Kobri) 
- Des saisonniers en camion dans une station pour riche (reportage à Chamonix by Garbotte) 
- Le sous commandant Marco revient de Hongrie 
(Feuilleton européen by Le sous commandant MArco et en direct !) 

Playlist 
Jeanne Added - it 
Le Meilleur des ondes - laisse béton 
Shaka Ponk - Story of my life 
Filastine feat. DJ collage - No lock no key


Reportage à écouter ICI






France Bleue : Alerte rouge !

Rue 89 Bordeaux écrit pour ce 15ème jour de grève.

L'article "Alerte Rouge à France Bleue Gironde et Fip Bordeaux" à lire ICI 

"Après 15 jours de grève, le personnel de Radio France manifeste ce jeudi à Paris. Une délégation girondine y sera. Les salariés de France Bleu Gironde dénoncent la mutualisation de l’antenne avec les locales du Sud-Ouest. Ceux de Fip Bordeaux redoutent leur disparition pure et simple."



L'article "Départementales: Silence à Radio France" à lire ICI

"Alors que les auditeurs de Radio France ont été privés de soirée électorale du fait de la grève du personnel, les salariés grévistes de France Bleu Gironde et de FIP Bordeaux signent une lettre ouverte adressée aux parlementaires de Gironde. Rue89 Bordeaux la publie en signe de solidarité."



RDV Vendredi 3 avril 2015 à France Bleue Roussillon : Un apéro géant pour expliquer la grève aux auditeurs de France Bleu Roussillon !!! Au 24 avenue du Général Leclerc à Perpignan à midi !

Toutes infos ici

et toujours sur la Radio du Meilleur des Ondes : "France Bleue, radio de proximité ?"

Les Inaudibles - Collectif de personnels précaires de Radio France


Le 2 avril 2015

Nous faisons partie de ceux que l’on appelle les CDD : chargés de réalisation, techniciens du son, attachés de production, assistants d’édition, documentalistes et bien d’autres métiers encore. Nous vous remplaçons pendant vos vacances, vos arrêts maladie, vos congés maternité ou intervenons lors d’un surcroît d’activité. Nous travaillons à France Inter, France Culture, France Musique, France Info, FIP, Mouv’ et France Bleu. Nous sommes des professionnels et des signatures des chaînes de Radio France, parfois depuis de très longues années. 

Attachés comme vous à la radio de service public, à ses missions d’éducation, d’information et de divertissement. Fiers de participer à vos côtés à l’Histoire de cette Maison en fabriquant avec engagement et inventivité des programmes à destination de toutes les oreilles. 

Nous soutenons avec conviction cette mobilisation noble, déterminée et courageuse. Nous la soutenons parce que la radio qui se profile ne nous plaît pas plus qu’à vous. Nous la soutenons car nous partageons l’idée de service public qui est présentement trop malmenée pour ne pas être en danger. Il est juste aujourd’hui de se battre pour la pérennité de la qualité technique, artistique et éditoriale des productions de Radio France. 

Notre situation de précaires s’aggrave déjà d’année en année ; face à la brutalité des méthodes de gestion mises en place par la direction, il est risqué de nous mettre en grève à vos côtés, sous peine de sanctions. En temps de grève, nous nous retrouvons par conséquent dans une position inconfortable de spectateurs. Certains d’entre nous sont même appelés à remplacer des grévistes, ce qui nuit inévitablement au mode d’action et à la force du mouvement. 

« Inaudibles » et, plus que jamais isolés, nous voulons collectivement, par ce texte faire entendre nos voix. 

Certes, les enjeux du mouvement dépassent la question de la précarité au sein de la Maison Ronde. Personne ici n’ignore pour autant son ampleur ni sa gravité : ne le perdons pas de vue. De Radio France à Pôle Emploi, certains d’entre nous cumulent des CDD par centaines au sein de la Maison depuis de trop nombreuses années. Cette situation est problématique et intenable, quand elle n’est pas illégale ; ne faudrait-il pas également remettre en cause le mode de gestion des précaires et de leurs statuts sur les moyen et long termes ? S’en préoccuper, c’est aussi penser à l’avenir de la radio à laquelle nous souhaitons tous continuer de contribuer. 

À vos côtés dans ce combat pour que vive la Radio. 

Les Inaudibles - Collectif de personnels précaires de Radio France



mercredi 1 avril 2015

Article : De l'Air à France Inter : Sous la grève, la Radio


De l'air à France Inter.

"France Inter, c’est à nous. Ce sont nos impôts, nos petits sous, notre redevance. Mais c’est notre histoire surtout, car Radio France est l’enfant de la Résistance.

Pas question, dès lors, de se résigner, d’abandonner l’antenne, d’appeler au « boycott ». Au contraire: on compte bien se bagarrer. Non pas contre France Inter, mais pour elle.

Pour que l’avenir ne s’écrive pas seulement sur des stations privées, bourrées de pubs et de tubes, vendant à Coca-Cola ou Epeda du « temps de cerveau disponible ».

Pour que les auditeurs reprennent la parole, pas seulement à l’antenne, mais au Conseil d’administration."



L'article Sous la grève, la Radio écrit par Sylvain Laporte à lire sur ici sur De l'Air sur France Inter